La perte de poids, un dialogue de sourd; Par où commencer intérieur ou extérieur ?

En travaillant ce soir sur mes prochaines conférences à la fac de médecine de Montpellier, sur la formation des internes vis-à-vis des problèmes de poids des adolescents, j’ai observé une incompréhension entre le monde des professionnels et de ceux qui souffrent d’un problème de poids.

Cet article est basé sur les résultats de « PROJECT EAT » étude longitudinale de 5 ans concernant 4500 adolescents (fille et garçon) dont l’objectif était de comprendre les attitudes alimentaires, d’activité physique et de gestion du poids.

Je vous demande d’imaginer une boîte aux contours définis. Nous pouvons dire qu’il existe une séparation entre le « dedans » et le « dehors ». Appliqué à l’homme, la peau sert de séparation et protection du contenu vis-à-vis de l’extérieur.

Dans le contenu, nous retrouvons des organes et un système qui fonctionne dépendant des apports alimentaires, qui fournissent les nutriments, vitamines et minéraux pour fonctionner. La science de la nutrition et de la diététique est basée sur ces relations entre alimentation/besoins du corps pour fonctionner. Dans cette approche, nous allons regarder des paramètres biologiques, par exemple sanguin, pour ajuster les apports alimentaires et garantir une bonne santé de l’individu. Un excès de graisses conduit à une augmentation du cholestérol et des triglycérides et donc la mesure santé est d’apporter plus de fibres alimentaires, de réduire les apports en graisses et développer une activité physique modérée à faible fréquence cardiaque.

C’est en cela que les conseils alimentaires sont importants pour garantir l’équilibre du système interne et prévenir les pathologies par carences ou excès.

Si nous regardons de plus près les « problèmes de poids », le panel de sujet concerné peut avoir un IMC allant de l’état de dénutrition jusqu’aux divers états d’obésité. Ce qui premièrement définit que le poids ne peut être considéré comme facteur unique d’état de santé . Le poids est de l’ordre de l’extérieur, car il est un chiffre sur balance qui est vu et qui mesure le contenu (l’intérieur). Le problème de poids est doublement associé à l’extérieur, toujours par la vue, l’image du corps; qui est une réprésentation définie du contenu.

C’est en ces points que le dialogue de sourd peut s’installer. C’est-à-dire, un individu vient-il dans une demande de perte de poids ou dans une recherche de gestion du contenu, de l’extérieur et/ou des deux.

Il est à noter, « une faible image de soi ne sert comme motivation dans le changements des attitudes alimentaires, mais elle peut prédire des attitudes négatives et de mises en danger de l’individu dans sa gestion de poids ».

Cela fonctionne comme une courbe de Gauss, si la personne est peu stressée par la représentation de son image corporelle alors il y aura de forte chance d’observer aucun changements des attitudes alimentaires et d’une pratique d’activité physique. Si la personne est stressée vis-à-vis de la représentation de son image corporelle,  deux types d’attitudes peuvent se mettre en place: soit  une incapacité à changer, du fait de la vision du corps (la relation entre des changements alimentaires que cela nécessitent et de pratique sportive et la perte de poids), soit les individus engagent des comportements alimentaires inadaptés et risqués pour la santé, (comme les régimes très restrictifs) dans une tentative d’espoir de perte de poids (côté très radical).

En définitive, lors de la consultation chez le spécialiste en alimentation, l’objectif doit être ajusté. Il est nécessaire, et d’autant plus dans les situations de comportements alimentaires « désespérés », de s’occuper de l’intérieur: rectifier la glycémie et un apport énergétique suffisant. En effet, cela diminue le temps passé à penser à la nourriture, à la relation nourriture/poids, les risques de compulsions alimentaires de type craving, avant les repas, après les repas.

Une fois stabilisé, on peut s’occuper des problèmes de relationnelles à l’extérieur: la vision du corps.

2 commentaires

  1. Les médecins s’occupent ,en général, de tout ce qui est physiologique, et malheureusement rarement du reste.Pour eux les problèmes de poids entrainent des pathologies, et c’est ce qu’ils ont appris à soigner. Essayer de comprendre l’attitude et la position du patient par rapport à son poids est plus compliqué pour eux car ils ne sont pas formés pour ça…c’est pourquoi il est très important que des gens comme vous, Nicolas, servent d’intermédiaire entre le patient et le médecin. Peut-être que les médecins ainsi formés pourront ainsi mieux comprendre le patient, avec ses problèmes de poids et/ou de TCA.

  2. A big fear of those with disordered eating that I see in clinical practice is the worry that they are ‘judged’ by the outside, with what is on the inside not being taken into account. I agree with Magali – some who can ‘mediate’ between medical professionals to talk as a whole about the body mind connection (be it dietician, psychologist, nurse, health care worker) is vital.

    http://www.styleonthecouch.com

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